Poker Illégal au Québec

Le 7 février 2007 - 12:12
De plus en plus de salles de poker illégales au Québec
Presse Canadienne

La présence de salles de poker illégales prendrait de l'ampleur au Québec selon des vérifications faites par le Journal de Montréal confirmées par l'Association des joueurs de poker du Québec.

Un saut dans quelques bars ou une brève recherche sur l'Internet suffisent pour trouver des adresses où des tournois illégaux de poker sont disputés. C'est la vente d'alcool lors des parties qui est interdite.

L'inspecteur Giovanni Difeo, commandant de la division du crime organisé au Service de police de la Ville de Montréal, reconnaît lui aussi l'existence du phénomène mais il précise que certaines des activités du genre sont légales. Résultat: la police n'intervient nulle part.

Le Code criminel est pourtant clair: les maisons de jeu relèvent des gouvernements provinciaux, sauf pour les oeuvres de charité et les courses de chevaux. Même le Casino de Montréal ne peut encore installer de tables de poker, malgré ses demandes répétées. Les requêtes du Casino sont à l'étude au gouvernement du Québec.

Les tournois de poker sont populaires puisqu'en plus d'offrir des parties excitantes, ils permettent parfois d'empocher d'importantes sommes d'argent avec de petites mises. À Montréal, au bar El Jumelgi, 2440 personnes sont membres en règle des tournois de poker.

Source : http://www.matin.qc.ca/quebec.php?article=20070207121251

ReBeL a écrit:: Le 7 février 2007 - 12:12

Rue Ontario / Poker
Comme à Vegas!
L'ambiance est feutrée et conviviale. Les gens sont calmes, attentifs, même sérieux. Les cartes sont distribuées promptement. Les mises confirmées avec assurance. Les joueurs analysent les cartes, les autres joueurs, les mises. Le brasseur refile les nouvelles cartes. Les paris sont relancés. Les jetons atterrissent au centre de la table. Les joueurs retournent leurs cartes. Le gagnant ramasse les jetons sous les regards complices des autres. Et ça repart.
Au deuxième étage de l'immeuble qui abrite le bar El Jumelgi, rue Ontario, la salle de poker a toutes les allures d'une salle de poker de certains casinos à Vegas. Pas parmi les plus clinquants, mais assurément bien organisés.

Les dix tables pliantes, de forme ovale, sont recouvertes d'un tapis vert, dotées de bords qui sont rembourrés et recouverts de cuirette noire. Le trio de lampes suspendues, au globe rouge, donne le ton.

Ici, du propriétaire Eloi Sheehan, en passant par les organisateurs des tournois, les croupiers, et jusqu'aux joueurs, tout le monde le sait: le poker est illégal.

Zone grise

«On sait que c'est illégal, mais on profite d'une zone grise, d'une tolérance. C'est pourquoi on remet les profits à une oeuvre de charité», précise M. Sheehan.

C'est l'organisme Cap Saint-Barnabé, qui offre des repas aux familles pauvres de Hochelaga-Maisonneuve, qui bénéficie des tournois. «L'an dernier, on leur a remis 30 000 $.»

Un habitué de la place, Michel Duclos, se moque du risque d'être arrêté et accusé. «Qu'est-ce qu'ils vont faire? Nous mettre tous en prison? Voyons donc. On ne fait rien de mal. Il n'y a pas de victimes ici. On est des joueurs consentants. Et on perd moins d'argent qu'au casino.»

Ce propriétaire d'une boutique de vêtements dit avoir joué plus de 200 tournois en deux ans. «Au total, ça me coûte 5,99$ par tournoi, tout compte fait. J'ai un copain qui a perdu 60 000$ en deux ans dans les vidéopokers au casino.»

La plupart des tournois fonctionnent de la même façon qu'au El Jumelgi. L'inscription coûte, disons, 35$ pour le tournoi, plus 5$ de frais, dont 4$ seront remis au Cap Saint-Barnabé, et l'autre dollar paye les frais d'entretien.

On remet un nombre égal de jetons aux joueurs et les parties commencent. Au fil du temps, les mises minimales augmentent. Les perdants s'éliminent. Habituellement, les sept derniers joueurs se partagent les bourses. Pour le tournoi de 35$, le meilleur joueur est reparti avec 850$. Le deuxième, avec 550$, le troisième 300$ et ainsi de suite jusqu'à 60$.

Source : http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2007/02/20070207-072601.html